Licences pour Panoramax (Atelier du 5/12/2022)

Oui, avançons comme ça, c’est plus concret.

Si en entrée j’utilise uniquement les photos sous licence LO:

  • les données dérivées peuvent être sous n’importe quelle licence: LO, ODbL, CC-xxx et même privées (non ouvertes ni partagées, licence commerciale, etc)

Si en entrée j’utilise toutes celles dispo (LO + CC-BY-SA avec exception sur les données dérivées obligeant à ce qu’elles soient sous LO ou ODbL):

  • les données dérivées seront sous LO ou ODbL, de part l’exception (conçue dans ce but)

Si en entrée j’utilise des photos sous CC-BY-SA “pure”:

  • les données dérivées seront forcément sous CC-BY-SA, donc inutilisables par la suite pour produire de la LO ou de l’ODbL (ce qu’on ne souhaite pas)

De mon expérience, les problématiques de licences constituent un frein à l’adoption particulièrement important. Dans ce domaine, les juristes sont particulièrement frileux, et le moindre doute ou flou juridique est souvent synonyme de non contribution.

En ce sens, l’utilisation d’une seule licence réellement ouverte et très simple au niveau juridique est un gros plus pour le projet, qui permet de diminuer les barrières à l’entrée, et de simplifier tous les aspects juridiques, en se concentrant sur la contribution, les données, leur qualité et autres sujets organisationnels & techniques. La L0 est idéale pour cela.

À mon sens, l’aspect coercitifs des licences de partage à l’identique sur les data n’ont à minima jamais fait l’objet d’étude sérieuse sur leur impact positif ou négatif, et de mon expérience, ont des conséquences négatives qui sont réelles et souvent ignorées, qui sont je pense supérieurs à leur intérêt.

Le but de Panoramax étant d’être indépendant de l’outil Street View de Google => il faudrait empêcher Google de piller les données du commun… car il n’y a rien mis en commun en retour de leur part.
Cependant il faut veiller à ce que Panoramax soit plus ouvert que Google Street View, et que le commun soit pérennisé.

Pourquoi être systématiquement dans la confrontation ? On peut être indépendant sans vouloir mettre des bâtons dans les roues aux représentants d’une vision manichéenne de “méchants”. Et dire qu’il n’y a aucun apport de communs de la part de Google c’est tout de même assez fort quand on voit ce qu’ils apportent à la technologie, l’opensource au sens large et même à l’opendata.

La question de la pérennité du projet ne se joue pas à mon sens sur les aspects juridiques, mais sur la partie organisationnelle, la capacité à rassembler, à créer du sens, à faire du marketing, à permettre la création de valeur ajoutée à un écosystème d’acteurs, etc etc.

My 2c, pour ce qu’ils valent.

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Quand je regarde le placard de données qui peuvent être associées à une photo, ce point mérite de s’y arrêter un instant. De plus si on part du principe que nous pourrions à terme encapsuler des données (exemple XML de type géographique du secteur au moment de la prise de vue) aux photos celles-ci pourront devenir des objets hybrides à la manière des PDF.

Si tu extrais ces métadonnées et que tu en fait une base de données, elle pourra être sous licence ODbL.

Unitairement (les métadonnées d’une seul photo), ce n’est pas une base de données. Il faut une notion de “collection”, d’accumulation.

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Ta réflexion nous amène à l’architecture du projet.
Je trouve très intéressant de considérer que le projet telle une voiture n’est pas qu’une carrosserie (la photo), mais aussi un système embarqué (les données associées).

Des métadonnées de photos en licence ODbL ce serait curieux. Y a rien à améliorer dans ces données là.

JUstement non, tout ce que je peux faire en test via DigiKam est dans la même logique que wikidata : un système sémantique associé aux photos mais dans chaque photo.


Euh, en langage moins technique cela donne quoi ?

L’objectif est de ne pas utiliser de licence CC-SA, c’est bien cela. Tout en n’étant pas non plus en LO, c’est bien cela ?

C’est un problème de licence, ou bien un problème de compréhension des licences ? La réponse ou le changement à adopter n’est pas du tout le même dans les 2 cas.

Si on force la main sur la LO, je crains qu’il y ait de nombreux contributeurs venant de l’écosystème Osm qui vont réfléchir à 2 fois avant de participer à Panoramax.

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Ce n’est pas un problème de compréhension, bien au contraire, les juristes connaissent bien les problématiques de licence, y compris opensource, et il y a des cabinets spécialisés qui maitrisent le sujet d’un point de vue juridique.
Le problème est principalement les zones grises que laissent les termes de l’ODbL, et particulièrement sur la notion de produit dérivé. Contrairement aux licences de logiciel libre ( e.g. la GPL) où les définitions techniques de partage à l’identique et de produit dérivé ( ou “lié” plutôt) sont bien définies, les zones de flous sont énormes concernant la data, et il n’y a pas de jurisprudence ou de cas concrets de décisions de tribunaux permettant de sécuriser une position au niveau juridique. Qu’on essaie d’expliquer une intention ou de clarifier ce qu’on a voulu dire dans la licence initialement ne sécurise pas plus le texte de licence en lui-même.
Et donc cela engendre un risque important, très difficile à quantifier. Et dans ce cas, c’est la plupart du temps un nogo complet de la part du service juridique, qui anéantit des projets malgré toute la bonne volonté.

Je comprends la crainte, et particulièrement si on se place dans une vision manichéenne comme évoqué ci-dessus. Mais il faut noter qu’une licence LO est plus permissive qu’une licence share-alike, et dans ce sens on enlève concrètement aucune liberté aux contributeurs, et il n’y a pas d’impact direct pour eux.

Bonsoir, pour des contributeurs OSM, si leur temps passé à contribuer sert au final un acteur s’appropriant les données et fait du business sans repartager un peu, ils vont vite arrêter de contribuer.
La clause de repartage permet de se dire “ok des gens vont se faire de l’argent, mais ils vont contribuer aussi et nous serons tous gagnants”. Cela ne finira pas en “the winner takes all”.
Les stratégies gagnants-gagnants attirent et ne freinent pas la contribution.

Et d’un point de vu général, personnellement, je suis ok pour que mes impôts financent un commun, mais pas pour allimenter un ogre qui défiscalise a tour de bras.

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Je n’ai pas participé à ce projet car pas le temps disponible, mais cela m’intéresse. Lorsque j’ai lu le sujet progressivement, je m’apprêtais à rédiger un texte similaire.

Pour soutenir @pl6025, attention à la base des contributeurs OSM, beaucoup proviennent ou ont embrassé par la suite la philosophie du logiciel libre et de la culture qui gravite en général autour. Je ne cite pas « open source » volontairement qui a une connotation business.

Ce n’est pas une critique du service de l’État en question mais un constat, le salarié de l’IGN ayant une vision relative à la doctrine de l’État qui vise à mettre à disposition ses ressources dans une économie libérale n’a pas les mêmes attentes qu’une personne bénévole qui souhaite juste participer à un partage de communs.

Je fais assurément parti de ceux et celles qui ne contribueront pas à cette base d’images si une licence permissive est appliquée par défaut aux médias que nous souhaitons y téléverser.

Axel.

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C’est intéressant ce que tu dis, car ça montre une incompréhension entre les différents contributeurs.

Comme l’on dit avant moi @pl6025 et @Axelos, les personnes arrivant du monde Osm ne veulent justement pas que ça soit “open bar”. Elles souhaitent que le maximum de personnes/structures contribuent à ce commun, pour le faire vivre, l’améliorer. Et ce, que ce soit par simple volonté, ou par une contrainte liée à la licence. On ne souhaite pas faire de l’open data, mais créer un commun.

Il y a sans doute encore d’autres points de vue, et je suis curieux de les lire.

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