LO ou OdbL pour les géocommuns?

La question de la licence revient à plusieurs reprises dans les discussions.
Á creuser autour des avantages et inconvénients de ces licences pour des géocommuns ?

Peut être déjà poser les similitudes et différences ?

J’ai exclu les creative commons, peut être un biais de ma part …

Pour moi, le choix de licence est complètement lié à la réponse à…

Pour résumer:

  • LO: beaucoup de droits, très peu de devoir (attribution) et surtout aucun pour participer au commun
  • ODbL: mêmes droits, un devoir de plus le partage à l’identique, qui oblige à participer au commun avec ses propres données et/ou améliorations
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merci pour ce résumé.

Pour ma part, quelques représentations associées aux licences :

  • avec la LO il y a une image de données certifiées, garanties, labellisées par “qui de droit” avec tout l’intérêt que cela représente d’avoir ce tampon. Avec souvent une organisation du travail en amont pour assurer une production reconnue (je pense à des données comme la ban, datatourism, … qui sont des regroupements de producteurs de données "certifiées) qui en arrivent à produire une donnée “certifiée” et librement utilisable. C’est une forme de modération à priori il me semble.
  • avec l’OdbL il y a une image de données non garanties (peut-être du à l’hétérogénéité d’OSM). Et cela me fait penser à la modération à posteriori qui est en usage dans OSM et dans la plupart des communs numériques libres et ouverts à toutes et tous. Et donc une donnée “peu garantie”. À ce niveau, je trouve que dailylight est intéressante (même si je n’aime pas facebook) parce que c’est une bdd “tamponnée”.

j’ai bien conscience de mélanger licences et organisations du travail de la donnée, peut-être est-ce une erreur, peut-être pas. J’essaie de comprendre les représentations autour des licences et pas seulement leur aspect juridique. On entend souvent parler de la viralité de l’OdbL, du libéralisme de la LO, j’ai l’impression que cela modèle aussi nos images de ces licences, et donc pas seulement leurs dimensions juridiques.

Je pourrais te citer pas mal de données en LO où la qualité n’est pas du tout au rendez-vous.

Je peux aussi te citer des collectivités qui publient de la donnée très propre et en ODbL (sans aucun lien avec OSM).

Il faut enjamber cet amalgame ODbL = OSM et ranger les métaphores épidémiologiques.

Intéressant sujet autour l’OdbL dans le transport : https://www.eventbrite.fr/e/billets-openlab-conditions-dutilisation-odbl-323792541207

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Comme @cquest je ne pense pas que le blocage lié à l’ODBL soit un problème de données. On voit régulièrement aussi à l’IGN d’excellentes bases de données diffusées en ODBL et d’autres moins fiables diffusées en licence ouverte. C’est vraiment un problème de juristes je pense. Il y a des collectivités récemment qui ont arrêté de diffuser en ODBL pour diffuser en licence ouverte (j’ai comme exemple Toulouse métropole et Bordeaux métropole) - pour quelles raisons ont-elles pris cette décision ? On sait? Je suppute que c’est pour favoriser la ré appropriation de leurs données par les gros opérateurs privés mais c’est peut être une autre motivation… Google, Apple, Tom Tom, Here &co n’intègre pas de l’ODBL n’est ce pas ?

C’est une des raisons possibles, l’autre c’est que pour des données produites uniquement par une collectivité ou un service public et sur lesquelles peu voire aucun retour et correction sont attendus ou même envisageables, l’ODbL n’a pas de justification.

Publier le budget d’une collectivité sous ODbL n’a aucun justification… pas plus que des horaires de train d’ailleurs.

Peut-être. Sinon l’ODBL ça peut faire peur. J’ai déjà entendu dire « si j’intègre de l’ODBL dans ma base de données, je devrai ensuite re publier TOUTE ma base de données en ODBL » sous entendu, même mes données métier ou celles qui n’ont pas vocation à être diffusées…
Perso je ne sais pas ce qui relève de la légende urbaine, de la sur interprétation de juriste ou d’interprétation tout court. J’ai deja entendu dire que l’ODBL c’était une licence soumise à interprétation justement et que c’était le fond du problème, que juridiquement elle n’est pas « robuste » (btw je ne sais pas en quoi la licence ouverte serait plus robuste…).
Je pose là des « on dit » mais au fond - et cet avis n’engage que moi - je ne suis pas sure que bcp de monde sache vraiment pourquoi l’ODBL c’est «pas bien». J’ai souvent posé la question et la réponse est differente à chaque fois mais tourne toujours autour de la contamination qu’elle exerce, sur les données de son SI.
Ça existe des juristes spécialistes de l’ODBL qui pourraient éclairer dans ce forum sur la réelle contamination qu’exerce l’ODBL sur les autres données ?
Par exemple, si j’intègre de la données de navigabilité d’OSM dans la BD Uni, toute la BD UNI est « contaminée? » ou moi IGN ça m’engage juste à rediffuser toutes les données de navigabilité que je pourrais produire à la communauté ?

Sinon, par principe, il y a un truc qui me dérange quand même un peu chez OSM, c’est le principe de dire « si tu veux faire des trucs avec moi, adopte l’ODBL, sinon tu vas voir ailleurs » - il n’y a pas de compromis. La capacité d’adaptation, n’est ce pas le secret des couples qui durent ? :wink:

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peut-être une garantie de faire commun, selon la communauté (et je pense que l’analogie avec un couple pourrait “peut-être” marcher entre 2 institutions mais OSM n’en est pas une je pense mais un commun numérique). et quand je vois des discussions comme cela sur la BAN, la question du partage à l’identique me semble d’autant plus primordiale Prise en compte de la BAN par Google - Forum des territoires).

je pense que c’est un problème “politique” (les guillemets car je ne parle pas droite-gauche).
Politique au sens “Acceptons nous que les données produites puissent être améliorées sans retour et donc privatisées” “Acceptons nous que les données produites puissent être améliorées avec une obligation de retour et donc sans doute moins attrayante pour des modèles d’entreprises basées sur de la donnée propriétaire”.

Cependant les juristes peuvent sans doute éclairer notamment vis à vis des des peurs évoquées ci-dessus LO ou OdbL pour les géocommuns? - #6 par Mgombak.

si.

je ne pense pas qu’ils aient soudainement partagés en odbl toutes leurs données :smiley:

il est tout à fait possible d’accepter cela mais dans ce cas j’ai envie de dire "arrêtons de parler de communs car j’ai un peu de mal à imaginer que sur la “seule” base de la bonne volonté alors des bases de données publiées en LO seront repartagées.

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En effet, la seule bonne volonté ne suffit pas… Cela étant, des gens qui utilisent la donnée sont souvent enclin à l’améliorer et à partager leur amélioration, et c’est pas forcement la licence derrière qui les y oblige… Par exemple: l’ATD16 voudrait recenser et qualifier la voirie communale de son département (voies communales et chemin ruraux) et les ouvrages d’art (ponts, murs de soutènement …). Ils prévoient de qualifier la classe TRONCON_ROUTE de la BD TOPO avec les informations détenues par les communes dans le tableau de classement de leur voirie. Pourquoi? car ils utilisent la BD TOPO. Ils vont l’améliorer sur un thème qui les intéresse sur leur département, et en faire bénéficier tous les utilisateurs du département par la suite. Pourtant la BD TOPO est diffusée en LO. La contrainte du repartage est motivante, mais ce n’est pas non plus une fin en soi.

Je me permets de partager les travaux de OSM US que j’ai découvert au FOSS4G/SOTM de Florence cet été .
En un mot, ils cherchent une organisation capable de co-construire des référentiels de données entre Gouvernement et OSM, là ou des problèmes sont identifiés. L’exemple premier est la carte des chemins de randonnée dans les parcs nationaux, alors qu’en post-COVID beaucoup de gens se retrouvent sur des chemins dangereux, ou détruisant des espaces naturels. Avec des secours à la clé et déjà des décès.

Les vidéos de Maggie Crawley du FOSS4G ne sont pas encore en ligne, mais une vidéo plus longue est là : OSM US Trails Working Group: OSM Tagging - A Crash Course - YouTube

Ça ne résout pas encore tout, mais ça permet d’imaginer une voie de compatibilité entre licence ouverte et OBDL, et de sortir par le haut de situations parfois paradoxales.

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Ce n’est pas une fin en soit, c’est une garantie.

On n’a juste pas trouvé mieux pour l’instant.

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