Une Fabrique des Géo-communs à l'IGN

Hello !

Ça avance très bien à l’IGN sur le lancement de sa très attendue Fabrique des Géo-communs. On est en passe de trouver un mode de fonctionnement qui permettra de lancer des équipes qui vont travailler au développement de Géo-communs.

Quel est le but ?
Déjà rappeler un peu l’objectif de la Fabrique : Développer des services publics numérique adossés à des géo-communs. La Fabrique va lancer et accompagner des équipes qui travailleront au développement d’un service public en collaborant avec différents partenaires (collectifs, associations, administrations, collectivités, entreprises…). Ces services publics seront développés autour de “géo-communs” dont elles ne seront pas les seules contributrices et les seules utilisatrices.

Comment on comprend “géo-commun” ?
Difficile exercice de définition (et j’aimerais beaucoup que vous nous aidiez dans ce travail !). Par commun on entend une ressource produite et/ou entretenue collectivement par une communauté d’acteurs hétérogènes et gouvernée par des règles édictées par la communauté assurant le caractère collectif et partagé de la ressource (cf. Le commun numérique et sa ressource d’Inno3 et la Mission Numérique). Un géo-commun est une déclinaison particulière, les ressources partagées peuvent être des bases de données à caractère géographique comme des outils de traitement ou de visualisation de données géographique.

Des services publics numériques adossés à des géo-communs
Les équipes produits de la Fabrique seront des acteurs parmi d’autres du développement des géo-communs. Organisé selon la méthode produit de beta.gouv, elles poursuivront comme premier objectif de développer des services publics numériques à partir d’un géo-commun dont elles seront contributrices.

Comment ça fonctionne une équipe produit ?
On reprendra pour cela la méthode beta.gouv (qui a été utilisé pour développé des projets comme la Base Adresse Nationale, Accès Libre, Datagir ou transport.data.gouv.fr). Elles seront menées par des intrapreneurs (agents publics issus de l’IGN ou d’administrations partenaires) et par des équipiers indépendants (développeurs et développeuses, chargé.es de déploiement, coachs, product managers). Elles seront autonomes et seront guidées par des mesures d’impact qu’elles auront fixé pour mesurer en permanence la valeur de leur produit. Régulièrement (tous les 6 mois environ) on réévaluera la valeur de leur service et arrêteront les produits qui ne rencontrent pas leurs utilisateurs.
Les produits seront développés en plusieurs étapes.

  • investigation (6-9 semaines) : identification des besoins, premières pistes de solutions identifiées, validation de partenaires et contributeurs, première définition du commun sur lequel s’appuie le produit
  • construction (12 mois) : une fois validé l’utilité et la solution, on lance le produit pour qu’en un an, l’équipe soit capable de développer un premier outil et valider de premiers usages
  • accélération (cycles de 6 mois) : si le produit valide l’étape de construction en prouvant son utilité, alors il peut être accéléré pendant plusieurs cycles de 6 mois
  • consolidation : une fois que le produit est mature il devra être pérennisé. Il pourra être intégré de manière durable au sein d’une administration désireuse de maintenir le service ou au sein d’une fondation ou toute structure qui sera pertinente.

Il est important de noter que le commun auquel contribuera la start-up d’Etat ne dépendra de l’existence de cette dernière pour être pérenniser. Comme on l’a déjà dit, le commun appartient à sa communauté, sa ressource n’est pas de la seule responsabilité du produit qui répond à d’autres problématiques que sont seul développement et entretien.

Qui paye ?
Les équipes produit seront financées par les administrations ou toute organisation qui verront un intérêt à leur développement. L’IGN est très partant pour encourager l’émergence de premiers produits et les financer, la DINUM est également un point d’appui important pour le lancement de premiers produits (programme FAST et financement des investigations qui correspondront à l’approche beta.gouv).

Les sujets identifiés
Concrètement quels sont les produits qu’on pense développer à la Fabrique ?
Petit avertissement : la démarche beta.gouv préconise de laisser émerger des problématique issues du terrain à partir des appels à intrapreneur. Lorsqu’ils et elles candidatent, les agents publics proposent de développer des produits résolvant des problèmes qu’ils ont identifiés dans leurs quotidien.
Néanmoins dans le premier appel à intrapreneur que nous diffuserons nous proposerons aux agents de candidater à des sujets que nous avons identifié et qui ont été soumis dans le cadre de l’appel à commun initié par l’IGN en 2021.

Voici les principaux produits pour lesquels nous avons identifié la possibilité de construire un produit selon la démarche start-up d’Etat :

  • des vues immersives libres ! Le but serait de développer de premières briques permettant l’hébergement et la diffusion de données de type StreetView. Certaines briques seraient au cœur du commun (système stockage (partagé ?), API, modèle de métadonnées, floutage des visages) et d’autres seraient développés dans des perspectives de service public (extraction de panneaux/mobilier urbain, interface de visualisation). On en est évidemment au tout début mais on est assez optimiste sur le fait qu’on trouvera un intrapreneur désireux de projet !
  • admin.data.gouv.fr (nom très très temporaire !) L’idée du produit serait de proposer un service lié à différents référentiel administratifs. Aujourd’hui les informations sont éparpillées entre AdminExpress la Banatic, le COG de l’INSEE, sont parfois inexistantes (carte scolaire, carte électorale) et pourraient bénéficier de services comme des API. Une équipe pourrait être pivot pour construire en commun ces différentes briques en reprenant des méthodes éprouvées par des produits comme la BAN ou transport.data.gouv.fr.
  • prolonger des produits comme Tracemob (développé par la Fabrique des Mobilités) qui a pour but d’accompagner les citoyens dans leur partage de données de traces. Ces données ont énormément d’utilisations potentielles et sont pour le moment accaparées pardes acteurs privées. Pourtant le RGPD permet à tout utilisateur de les récupérer et les partager avec qui il le souhaite. Des contreparties peuvent être développé pourraient être envisagées pour ces partages. Le projet est actuellement déployé à La Rochelle, il pourrait être accéléré par une équipe dédiée au sein de la Fabrique.
  • de même pour le projet Bat-ID de l’Ademe. Très prometteur, le duo d’Entrepreneur d’Intérêt Général mène une expérimentation sur le développement d’identifiants uniques de bâtiment. On suit de près leur travail à la Fabrique et on se proposera de le prolonger si l’expérience confirme son potentiel !

Est-ce que ça vous plaît ? Des sujets vous intéressent ? Lesquels on a oublié (pas encore clair de savoir comment travailler sur une Base routière navigable) ?

Un petit calendrier
La prochaine étape c’est l’ouverture d’un appel à intrapreneur. On vise fin mars pour le communiquer aux agents de l’IGN et d’autres administrations.
Ensuite pendant le mois d’avril on évaluera la qualité des candidatures (pourquoi pas en parler sur ce forum d’ailleurs ?). Et on essayera de lancer touts les produits suffisamment clairs et pertinents pour des investigations.
Celles-ci dureront jusque fin juin. On communiquera dès leur lancement sur ce forum pour que vous puissiez entrer en contact avec les porteurs.
Fin juin-début juillet on tiendra plusieurs comité d’investissement qui auront pour but de définir quels produits ont le plus prouvé leur utilité et on trouvera des financements pour les lancer.
Du coup courant juillet on devrait avoir plusieurs produits en construction à lancer !

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On en a déjà parlé mais très enthousiaste sur le sujet admin.data.gouv.fr pour ma part !
Les autres sujets sont aussi évidemment top !
Sur Tracemob on peut en parler à l’occasion, on fait le recrutement des bêtatesteurs pour le compte de l’agglo de La Rochelle, du coup on a pas mal de retour de terrain sur le sujet.

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